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d’un certain ordre, que la réputation de votre ami Jean-Jaques à l’instant où il fermeroit les yeux, devoit être à la merci du dernier des Scribes ; que l’auteur de l’Essai sur la musique a donc usé de son droit quand, pour habiller Jean-Jaques à sa façon, il l’a couvert de boue ; que votre brochure de quatre-vingt-quinze pages, ne sauroit être qu’un libelle, puisque-vous avez eu la témérité de prouver à un auteur décoré des honneurs d’un quadruple in-quarto, qu’en tronquant les citations en confondant les dates, en déguisant ou en hasardant les faits, il a sciemment & volontairement déraisonné ; le tout pour se donner la réputation d’un grand virtuoso, & réduire Jean-Jaques à celle d’un petit croque-notes, & mieux que cela, d’un infâme coquin.

Or après cette incartade de votre part, vous comprenez bien qu’aux yeux de M. D. B. vous ne sauriez avoir le sens commun ; & qu’il faut de toute nécessité que vous ayez servi de modèle à l’héroïne du mauvais roman d’Héloïse. À cette horrible imputation rougissez, Madame, & passez condamnation. Pour moi, je tombe aux genoux de M. D. L. B. ah ! M. D. L. B. c’est aussi pousser trop loin le ressentiment. Grace ! Grace M. D. L. B. ! S’il le faut pour vous appaiser, je conviendrai avec vous que la Nouvelle Héloïse ne peut être qu’un bien mauvais roman pour vous ; & que le modele de son héroïne, doit vous paroître bien ridicule comparé à ceux que vous auriez pu fournir à Jean-Jaques, s’il avoir eu le bon sens de vous consulter. *


[*M. Du Peyrou occupé d’objets plus essentiels, passe sans s’en appercevoir, sur un endroit assez piquant du texte qu’il commente ; & je suis