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COMMENTAIRE JOINT À LA LETTRE PRÉCÉDENTE.

Je ne sais, Madame, quand a paru le Supplément à l’Essai sur la musique que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer je n’en avois point entendu parler ; & cela n’est pas fort étonnant, puisqu’on m’assure qu’à Paris même, où il a été publié, il n’a pas fait la moindre sensation. J’ai lu attentivement la lettre qui le précede, dans laquelle M. D. L. B. vous adresse la parole avec toute l’aménité d’un auteur critiqué, & toute la modération d’un délateur démenti. C’est donc sous ce double rapport qu’il faut apprécier le ton qu’il prend dans cette lettre, ses galanteries, ses assertions, & jusqu’à ses raisonnemens. Puisque vous le permettez, Madame, je vais joindre quelques réflexions sur cette originale lettre, aux pieces originales dont vous me demandez la communication.

La premiere vérité que m’apprend M. D. L. B. c’est qu’une certaine Brochure de quatre-vingt-quinze pages, intitulée : Errata de l’Essai sur la musique, n’a pas été trouvée bonne puisque personne ne lui a fait l’honneur d’en parler.

Assurément, Madame, votre brochure est détestable ; cela est démontré. Cependant si vous avez négligé d’en faire hommage à MM. les Journalistes, cette circonstance affoiblit u peu la démonstration. Mais.....je me rappelle un fait qui prouve que je me trompe. Lorsque parut l’Eloge de lord Maréchal d’Ecosse, & que tous les Journaux s’empresserent à l’envi