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LETTRE À M. L’ABBÉ ROUSSIER.

Il m’est revenu, Monsieur, que vous aviez été m’écoutent de ce que j’ai dit de vous dans l’Errata de l’Essai sur la musique. La note que vous avez pris la peine de faire sur la vingt-huitieme page de cette brochure, est même tombée entre mes mains. Cette note me prouve que j’ai eu un tort vis-à-vis de vous : mon empressement à le réparer doit vous prouver combien il a été involontaire. Je ne connois point, Monsieur, le Mémoire sur la musique des anciens que vous donnâtes en 1770 ; j’avois ouï dire que vous étiez partisan fanatique de la basse fondamentale, & que vous y trouviez tout ce que les visionnaires anciens & modernes ont trouvé dans le systême musical des Grecs. L’imputation n’étoit pas de nature à exiger-que je ne l’adoptasse qu’après un mûr examen. D’ailleurs, j’avois vu par moi-même que l’auteur de l’Essai sur la musique s’étayoit à chaque page de votre sentiment : j’ai cru...... vous ménager en ne me permettant à votre sujet que des plaisanteries. J’ai eu depuis, (& j’en remercie la fortune) occasion de prendre une toute autre idée de vous, Monsieur : j’ai entendu parler avec tant de distinction de votre caractere, de vos mœurs, de votre savoir, & de votre modestie, que j’ai conçu pour vous une estime qui ajoute beaucoup au regret, que j’aurois même sans elle, de m’être trompée un instant sur votre compte. J’ajouterai avec