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devons respecter la cendre de cet éloquent Ecrivain, nous devons encore plus préserver ses lecteurs du danger que l’on court quelquefois à le croire.

Quelle impropriété d’expression ! du danger que l’on court quelquefois a le croire ! S’il y a du danger à se tromper en fait de musique, il n’y a surement qu’un léger inconvénient à se tromper en matiere de religion, de morale, de politique.....À qui prétendez-vous persuader, Monsieur, que le respect que vous devez à la cendre de Rousseau a borné vos observations sur ses erreurs en musique, lorsque vous attaquez avec une licence punissable sa bonne foi, ses mœurs, sa probité, & par conséquent toutes les vertus qui devoient imprimer le plus grand respect pour sa personne, depuis sa mort, durant sa vie, même avant son existence, si on avoir pu la prévoir ? Encore une fois, pour qui prenez-vous vos lecteurs ? Il est plus malheureux pour vous qu’il ne vous est donné de le sentir, que J. J. Rousseau ait si-tôt terminé son honorable carriere : l’homme à qui vous avez le plus desiré de nuire, sera celui dont la perte vous aura le plus nui : s’il avoit vécu jusqu’à la publication de votre rapsodie il est présumable, (quoiqu’en dise l’hypocrite note que je viens de transcrire), que vous auriez quelques horreurs de moins à vous reprocher. Mais si vous aviez eu le courage alors que cet éloquent Ecrivain pouvoit vous répondre, de braver le danger d’être foudroyé, vous l’auriez pu sans risque, il vous auroit laissé japper ; & sa volonté m’ayant été manifestée par sa conduite, j’aurois enchaîné le zele qui me porte à faire retomber sur vous l’exécrable opinion que vous voulez donner de lui, Aujourd’hui