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elle ne m’aura plus. Cependant, j’avoue que le bien que vous voulez lui faire m’est plus précieux que s’il me regardoit directement ; & je suis extrêmement touché de ce moyen trouvé par votre cœur de contenter la bienveillance dont vous m’honorez. Mais s’il se pouvoit que vous lui appliquassiez plutôt la rente de la somme, que la somme même, cela m’éviteroit l’embarras de la placer, sorte d’affaire où je n’entends rien.”

Dans une lettre adressé à M. Rousseau, datée de Keithhall le 13 Avril 1764. Mylord après avoir rendu compte de son plan de vie, & d’arrangemens lorsqu’il sera de retour à Berlin, ajoute : “ je n’aurai que deux choses à regretter, le soleil de la Bendita Valencia, & mon fils le sauvage : dans ma derniere, je lui fais une proposition très-raisonnable, je ne sais ce qu’il me répondra, rien qui vaille, j’ai peur. Bonjour, je vous embrasse de la plus tendre amitié.”

Lord Maréchal en réponse à la lettre de M. Rousseau du 31 Mars.

Londres 6 Juin 1764.

“Je ne puis vous exprimer le plaisir que votre indulgence en ma faveur m’a donné, j’en mens vivement la valeur. Je n’ai que le tems de vous assurer combien je suis votre serviteur & fidele ami. Je suis comme dans une tempête sur mer, les cours à faire, les visites, les dîners, &c. Je me sauve, on fait mon coffre, je pars demain pour Brunswich, & puis pour Berlin, d’où je vous écrirai avec plus de loisir ; en attendant je vous embrasse de tout mon cœur.”