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Extrait d’une Lettre de Lord Maréchal d’Ecosse à M. J. J. Rousseau.

Edimbourg 6 Mars 1764.

“J’ai acheté pour la somme de trente mille guinées une de mes terres. J’ai eu le plaisir de voir le bon cœur de mes compatriotes ; personne ne s’est présenté à l’encan pour acheter ; & la salle, & la rue retentissoient de battemens de mains quand la terre me fut adjugée. Ceci cependant me jette dans des affaires que je n’entends pas, & que je déteste. L’unique profit qui me revient est de pouvoir, par le profit que je pourrois retirer de mon achat, faire quelque bien à des gens que j’estime & que j’aime. Mon bon & respectable ami, vous pourriez me faire un grand plaisir en me permettant de donner, soit à présent, ou par testament, cent louis à Mlle. le Vasseur, cela lui seroit une petite se rente viagere pour l’aider à vivre. Je n’ai pas de parens proches ; personne plus de ma famille ; je ne puis emporter dans l’autre monde, mon argent ; mes enfans Emetulla, Ibrahim, Stepan, Motcho, sont déjà pourvus suffisamment. J’ai encore un fils chéri, c’est mon bon sauvage ; s’il étoit r un peu traitable, il rendroit un grand service à son ami & serviteur."

Réponse de J. J. Rousseau du 31 Mars 1764.

“Sur l’acquisition, Mylord, que vous avez faite, & sur l’avis que vous m’en avez donné, la meilleure réponse que

j’aye à vous faire, est de vous transcrire ici, ce que j’écris