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INTRODUCTION.

Je me crois dispensée de dire par quel motif j’ai écrit les lettres qui composent ce recueil : si, après les avoir lues, on pouvoit l’ignorer encore, j’aurois eu grand tort de les publier. Mais je dois compte des circonstance qui y ont donné lieu ; des considérations qui m’ont portée à en faire paroître quelques-unes sous différens noms ; enfin des raisons qui m’engagent à les remettre aujourd’hui sous les yeux du Public. Je lui demande grace pour les longueurs où vont m’entraîner ces détails, que je voudrois pouvoir lui rendre aussi agréables qu’ils seront sinceres. Ah ! sans doute, personne ne desira jamais plus vivement que moi de lui plaire ; puisque jamais personne n’eut à lui persuader des mensonges, autant d’intérêt que j’en ai à le convaincre de la vérité.

La premiere de ces lettres fût adressée sur la fin de 1766 à l’Auteur anonyme d’une petite brochure intitulée, Justification de J. J. Rousseau, dans la contestation qui lui est survenue avec M. Hume.

J. J. Rousseau étoit alors en Angleterre. L’anonyme dit qu’il ne l’a jamais connu ; & cela est prouvé par le peu de chaleur qu’il met dans son ouvrage.

La deuxieme lettre, (si l’on peut appeller ainsi un écrit adressé en partie au Public, & en partie à un particulier) a pour titre, Réflexions sur ce qui s’est passe au sujet de la rupture de J. J. Rousseau & de M. Hume ; fut faite dans les premiers jours de 1767, & n’a jamais paru.*

[*Non : mais en 1772 Jean-Jaques la lut & l’honora de son approbation. Circonstance que je crois ne pas devoir passer sous silence ; parce que selon moi, & tous ceux qui ont connu le caractere de cet homme véridique, elle décide la question si souvent agitée, la nouvelle Héloise est-elle une histoire ou un roman ? ] La personne qui