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Auriez -vous parlé de géométrie quelque part ? car je n’ai pas lu toutes vos brochures, non pas même la premiere, ayant su que l’académie de Dijon avoit honte de l’avoir couronnée, & un grand prince de l’avoir réfutée. Car, du reste, si vous avez parlé de géométrie, je suis bien persuadé que vous l’avez blasphêmée, vilipendée & honnie à bon escient, selon votre détermination d’aboyer la lune, fût-ce le soleil, & à plus forte raison le soleil. Visaeque canes ululare, &c.

Vers la fin de son livre & de ses notes, M. R. qui vient d’attaquer, de saper tout, s’avise de dire à propos de l’article des langues : “ce n’est pas à moi ( pauvre agneau) qu’on permet d’attaquer les erreurs vulgaires, & le peuple lettré. ( Le peuple lettré ! Oh, que M. R. est méprisant !) respecte trop ses préjugés, pour supporter patiemment mes prétendus paradoxes. Laissons donc parler les gens à qui l’on n’a pas fait un crime d’oser prendre quelquefois le parti de la raison contre l’avis de la multitude.”

Ce que M. R. dit là, eut été bien dit au commencement de son livre & à la place de l’on livre. Il convient qu’il n’auroit pas dû parler, lorsqu’il a dit ce qu’il vouloit dire. Il appelle peuple lettré ceux qu’il devroit respecter comme ses maîtres. Il traite de préjugés la religion, le gouvernement, la jurisprudence, la morale, la théologie, l’écriture, l’humanité la société, toutes les sciences, tous les arts, les académies, les universités, les colleges, les princes, les papes, les rois. J’ai une idée confuse qu’il va jusqu’à blâmer distinctement Messieurs de la Condamine & Maupertuis ; je leur en fais compliment, de ce qu’ils ont voyagé au loin, pour n’obéir qu’au Roi, en