Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

tout au moral, spirituel théologique même. Oui, Descartes, Newton sur-tout, sont tous corpusculaires & matérialistes dans la physique, ce que je ne condamne pas, leur physique étant celle de tous les tans, & l’Eglise même ne la blâmant point par-là.

Or vous savez que cette physique que même je l’ai dès mon premier ouvrage du Traité de la pesanteur en 1724, affranchie à moitié du regne de la matiere, & que j’ai associé le moralisme & la liberté même que vous aimez tant, au mécanisme, & la légéreté comme spirituelle à la pesanteur brute des corps ; jusqu’à démontrer, depuis peu, que cette légèreté étoit la vraie & l’unique cause physique de cette pesanteur. En un mot j’ai introduit avec distinction le moralisme dans le pur physique, & vous vous efforcez d’introduire le pur physique dans le pur moralisme, jusqu’à en étouffer totalement celui-ci. Vous voilà donc mon agresseur, & je ne fais que me défendre contre vous ou de vous.

L’homme tel qu’il est, est le propre regne du moralisme & de la liberté. Laissez-moi ce champ de bataille-là au moins, sauf à moi, je ne le cache pas, d’en faire le champ de bataille du monde même le plus physique le plus mécanique, le plus matériel. Si faut-il un homme pour remonter la machine à laquelle vous ne faites que l’asservir si indécemment. Vos prétentions sont terribles, les miennes sont grandes ; non, je ne m’en cache pas.

Le fougueux Langely, qui de sang altéré, Maître du monde entier, s’y trouve trop serré.

Je l’ai presque dit, ce fougueux Langely, c’est moi. Mais