Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/495

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui enveloppées, pas le moindre mot énigmatique, tout y est clair & distinct : mais J. J. qui veut toujours se singulariser, demeure trois semaines à composer tout un volume pour répondre à M. Hume, tandis que quatre pages tout au plus auroient suffi pour accorder à l’auteur Anglois tout ce qu’il demandoit.

Que fait-il pour éclaircir un sujet qu’il n’a fait qu’obscurcir davantage par des phrases encore plus sombres que les précédentes. Il débute par une excuse qui est démentie par la longueur de l’épître.

Je suis malade, dit M. Rousseau, & peu en état d’écrire. Cela étoit vrai, on ne peut en douter ; j’en serai l’analyse dans le cours de cette réfutation, sa maladie n’étoit pas peu de chose, elle me paroît même incurable, & ce grand factum qui ne dit rien, & qu’il a pourtant su conduire à cinquante-deux pages d’impression le prouve encore mieux que le prétexte de sa maladie. C’est sa derniere piece, qui annonce très -éloquemment qu’il n’est plus en état d’écrire pour être entendu des lecteurs ordinaires qui n’ont pas le talent d’expliquer des logogriphes, & qui préfèrent aux sublimes obscurités les efforts de la raison & les chefs-d’œuvre d’un bon jugement.

Rousseau continue, mais vous voulez une explication, il faut vous la donner, & quelques lignes plus bas, je vous l’envoie, oui, bien la lettre, mais non pas l’explication. Elle sera longue, oui bien l’épître qui ne contient qu’une récapitulation de mille circonstances inutiles, qui ne tendent nullement à mettre en évidence la prétendue trahison de l’accusé.

Ah, mon cher Rousseau ! convenez que vous n’étiez plus