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ils conviendront que s’ils n’ont pas agi en conséquence des principes que cette peinture offre à leurs yeux, qu’ils n’ont été que des bienfaiteurs ostentatieux ou intéressés : autant vaudroit il ne le pas être.

Suivons M. Hume dans sa justification ; il nie d’avoir été complice de M. Walpole relativement à la satire dont celui-ci s’est avoué l’auteur ; il avoue cependant avoir vu cette épître ou ce libelle, lorsqu’il étoit entre les mains de tout le monde, même avant son impression. Il devoir donc, en homme d’esprit, s’imaginer que connoissant, ainsi qu’il le dit lui-même, J. J. Rousseau pour un homme d’un caractere défiant & soupçonneux, que celui-ci ne manqueroit pas de l’accuser d’avoir trempé dans l’impression de cette piece. Si M. Hume eût eu le secret de prendre les devans & d’avertir Rousseau de ce qui’s’étoit fait ; ce Genevois n’eût jamais osé accuser son ami de complicité. Il ne se fût jamais livré à cet excès de sensibilité où s’abandonnent les esprits foibles, & qui leur fait ordinairement entasser sottises sur sottises. Mais l’auteur Anglois croit en avoir dit assez au public, en alléguant qu’il se seroit lui-même cru coupable de noirceur & de méchanceté, s’il avoit imaginé que Rousseau l’eût soupçonné d’être l’éditeur de cette plaisanterie, & que c’étoit contre lui que le Genevois se disposoit à tourner toute sa fureur. Je ne sais comment M. Hume peut nommer plaisanterie l’outrage le plus formel, & dire ensuite que cependant c’étoit contre lui que J. J. se disposoit à tourner toute sa fureur. Je ne crois pas que l’on puisse mésuser davantage du pouvoir de s’obscurcir, que de s’exprimer de cette maniere. Il continue en disant ; qu’il