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M. Rousseau voulant passer en Angleterre,*

[*Page 290.] avoir dessein de s’adresser à lui. Alors, je le dis avec plaisir, M. Hume le prévint par de nouvelles offres de service qui furent acceptées avec reconnoissance.

“Je n’avois pas attendu ce moment pour m’occuper des moyens d’être utile à M. Rousseau.*

[*Page 291.] M. Clairaut, quelques semaines avant sa mort, m’avoit communiqué la lettre suivante.”

M. ROUSSEAU À M. CLAIRAUT.

À Motiers, le 3 Mars 1765.

“Le souvenir, Monsieur, de vos anciennes bontés pour moi, vous cause une nouvelle importunité de ma part. Il a s’agiroit de vouloir bien être, pour la seconde fois, censeur d’un de mes ouvrages. C’est une très-mauvaise rapsodie que j’ai compilée il y a plusieurs années, sous le nom de Dictionnaire de Musique, & que je suis forcé de donner aujourd’hui pour avoir du pain. Dans le torrent des malheurs qui m’entraîne, je suis hors d’état de revoir ce recueil. Je sais qu’il est plein d’erreurs & de bévues. Si quelqu’intérêt pour le sort du plus malheureux des hommes vous portoit à voir son ouvrage avec un peu plus d’attention que celui d’un autre, je vous serois sensiblement obligé de toutes les fautes que vous voudriez bien corriger chemin faisant. Les indiquer sans les corriger ne seroit rien faire, car je suis