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que plusieurs causes concoururent aux mêmes effets. Le sentiment de la Société des gens de Lettres qui travaillent l’Histoire Universelle, est, que la corruption fut amenée chez les Athéniens par l’opulence que leur procurerent leurs victoires. Voyez si Messieurs de Tourreil, Bossuet, Rollin, Lenglet, Mably & autres qui ont parlé des causes de la dépravation des mœurs & du Gouvernement des Athéniens, disent que ce fut l’ouvrage des Orateurs.*

[* M. Rousseau doit trouver bien pitoyable cette réflexion de l’illustre Bossuet "Ce que fit la Philosophie pour conserver l’état de la Grece n’est pas croyable. Plus ces Peuples étoient libres, plus il étoit nécessaire d’y établir par de bonnes raisons les réglés des mœurs & celles de la Société. Pythagore, Thalès, Anaxagore, Socrate, Archytas, Platon, Xénophon, Aristote & une infinité d’autres, remplirent la Grece de ces beaux préceptes. Les Postes mêmes, qui étoient dans les mains de tout le Peuple, les instruisoient plus encore qu’ils ne les divertissoient." (Note de l’Auteur des Observations)]

Les défauts, les vices que les gens de Lettres peuvent avoir de commun avec les ignorans, M. Rousseau les impute aux Sciences. Oh qu’il pense différemment du maître à danser de M. Jourdain ! Selon l’un tous les maux viennent de ce qu’on ne cultive pas l’art de la Danse ; & selon l’autre, de ce qu’on cultive tous les Arts.

Il m’apprend qu’il y a dans la Gazette d’Utrecht, une pompeuse exposition de la Réfutation de son Discours, &c. Je n’ai aucune part à ce qu’on en a dit dans la Gazette, ou dans d’autres ouvrages. M. Rousseau doit-il trouver mauvais qu’on rende compte au public d’une dispute littéraire, qui est intéressante ? Doit-il s’en prendre à moi de ce qu’on trouvé mon Discours plus solide que le sien ? Si le voyois dans la Gazette