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L’illustre Secrétaire d’une Académie déjà célebre, quoique naissante, n’ignoroit pas mon déguisement, quand il m’écrivoit ces traits que j’ai rapportés ci-devant. "Nous avons tous intérêt d’applaudir à votre triomphe. Votre gloire augmente la nôtre : tous les Littérateurs vous doivent des couronnes, comme on en donnoit autrefois aux libérateurs des nations."

Enfin, Messieurs de Dijon reconnoissent le tribunal du public, c’est à lui qu’il appartient de décider qui des deux procédés est indigne de gens de Lettres, de celui qui tend à faire regarder ces Lettres comme les corruptrices des bonnes mœurs & le poison de la société, ou de celui qui a pour but de leur conserver le précieux avantage d’être le lien le plus doux & le plus pur de cette société, le flambeau qui rend l’esprit juste, la regle qui rend le cœur droit, le grand art enfin de rectifier une nature perverse & de former l’homme de bien. C’est à lui qu’il appartient de décider qui des deux est indigne de la profession des Lettres, de celui qui s’efforce de dégrader, d’anéantir ces Lettres, & de leur substituer l’ignorance & la barbarie, ou de celui qui se consacre à la défense de leur honneur & de leurs avantages, qui a pour but de les faire triompher & fleurir chez tous les peuples, de les rendre l’objet de l’estime & de l’honneur des nations. C’est ce dernier personnage que fait & sera toute sa vie,

LE CAT.

À Rouen, ce 25 Août 1752.

P. S. Il paroît par le désaveu de Messieurs de Dijon, que M. Rousseau a imprimé une réponse à la réfutation que