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brochure. Je sais qu’il entre de la complaisance dans les lettres écrites à un Auteur ; mais la flatterie n’a pas un ton si uniforme. Voici ce que m’écrit de Paris le 8 Mars Académicien que je n’ai pas la permission de nommer ; personnage qui est trop respectable, & qui m’est trop supérieur pour être soupçonné de sacrifier la vérité à cette basse politesse.

"J’ai lu avec un très-grand plaisir & la plus grande édification, me dit-il, votre réfutation aussi pieuse que forte contre l’hérésie de M. Rousseau. Il me semble qu’il ne reste pierre en place de ce monstrueux édifice. Vous avez pris la défense de la vérité & du goût avec les armes du goût même. Je suis fâché seulement que vous n’ayez pas combattu cet ennemi des Lettres pendant qu’il étoit debout.... Il est vrai que vous l’empêcherez de se relever, & que vous l’écraserez, &c."

Un savant attaché au Prince, qui s’est le premier signalé pour la défense des Beaux-Arts, m’écrivit le 18 Mai sur le même sujet, des choses plus fortes encore. Je suis obligé d’en supprimer la plus grande partie, par cette seule raison qu’elle m’est trop honorable...."Vous n’abandonnez point, me dit-il, cet ennemi du savoir (M. Rousseau), & vous le pressez si vivement, qu’il perd à tout moment de son terrain, sans rien gagner sur le votre ; nous avons tous intérêt d’applaudir à votre triomphe ; votre gloire augmente nôtre. Tous les littérateurs vous doivent des couronnes comme on en donnoit autrefois aux libérateurs des nations. Je ne crains plus qu’après une telle réplique, on ose désormais attaquer les Science les Arts. Vous les avez vengés des reproches