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Je l’avoue, cependant — & du dépôt sacré des mœurs. La politique de ces Souverains seroit bien mauvaise, si la these de notre Auteur étoit bonne, d’aller choisir des savans pour former une société destinée à remédier aux déréglemens des mœurs causés par les Sciences. C’étoit des ignorans, des rustres, des paysans, qu’il falloit composer ces Académies.

Par l’attention — qu’elles reçoivent. Les Académies ont cela de commun avec tous les Corps d’un Etat policé, & elles ont certainement peu besoin de ces précautions ; tant les Sciences ces & les bonnes mœurs ont coutume d’aller de compagnie.

Ami du bien, de l’ordre & de l’humanité,

Le véritable esprit marche avec la bonté.

M. Gresset, ibid.

Ces sages instructions— mais aussi des instructions salutaires. Les gens de Lettres & les Académies doivent bien des remerciemens à l’Auteur, de la bonne opinion qu’il a des unes, & des avis qu’il donne aux autres. Mais il me semble que raisonnoit conséquemment à ses principes, le véritable frein des gens de Lettres, des gens appliqués à des arts qui dépravent les mœurs, ne doit pas être l’espoir d’entrer dans Académie qui augmentera encore leur ardeur pour ces sources de leur dépravation ; mais que ce doit être au contraire l’ignorance & l’abandon des Lettres & des Académies. En indiquant à ces sociétés les objets de morale dont ils doivent faire le sujet de leur prix, l’Auteur convient tacitement que c’est-là un des principaux objets des Lettres ; qu’ainsi il ne s’est déchaîné jusqu’ici que contre des abus qui sont étrangers