Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quand les Goths — qu’à les affermir & les animer. C’est-à-dire, à les rendre moins féroces, à la bonne heure, mais en même tems plus humains & plus vertueux.

Les Romains ont avoué — il y a quelques siecles. L’Auteur remet ici sur le tapis, précisément les mêmes preuves rapportées à la premiere partie. Nous renvoyons donc le lecteur à la réfutation que nous y avons placée. Nous y ajouterons seulement que les Génois ont bien fait voir dans la derniere guerre que la valeur n’étoit pas si éteinte en Italie que se l’imagine l’Orateur, & qu’il ne faut à ces peuples que des occasions & de grands Capitaines pour faire voir à toute l’Europe qu’ils sont toujours capables des plus brandes choses ?

Les anciennes Républiques — la vigueur de l’ame. C’est-à-dire, la férocité.

De quel œil, — la forcé de voyager à cheval ? Et quel rapport cette vigueur du corps a-t-elle avec la vertu ? Ne peut-on pas être foible, délicat, peu propre à la fatigue, à la guerre, & vertueux tout ensemble ?

Qu’on ne m’objecte point — la meilleure de nos armées. Tout ce que dit là notre Auteur, est très-vrai, à un peu d’exagération près qui est une licence de l’éloquence comme de la poésie. Il est certain qu’on néglige trop l’exercice du corps en France, & qu’on y aime trop ses aises. On n’y voit plus de courses de chevaux, on n’y donne plus de prix aux plus adroits à différens exercices, on y détruit tous les jeux de paume ; & c’est-là l’époque des vapeurs qui oint gagné les hommes, & les ont mis de niveau avec les femmes, parce qu’ils ont commencé par s’y mettre par la nature de leurs occupations. Oh !