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OBSERVATIONS DU M. MÊME M. GAUTIER, Sur la Lettre de M.M. Rousseau À M. Grimm, &c.

M. Rousseau trouvé que j’ai tort & qu’il a raison. Sa décision est tout-à~fait naturelle. Me serois-je trompé, en croyant que c’est aux vrais Philosophes, &. non à mon adversaire, que je dois m’en rapporter ?

Il dit qu’il pense en tout si différemment de moi, que s’il, lui falloit relever tous les endroits où nous ne sommes pas de même avis, il seroit oblige de me combattre, même dans les chose que j’aurois dites comme lui. J’avoue, que j’ai, le malheur de pensercomme, toutes les Académies de l’Europe. M. Rousseau devroitbien avoir un peu d’indulgence pour moi ; il ne m’est pas aisé deme défaire tout d’un coup de l’estime que j’ai pour les Auteurs quisont honneur à la République des Lettres, & de me persuader qu’ilsraisonnent tous de travers. Il est difficile d’oublier les Logiquesqu’on a lues, de se faire une nouvelle maniere de juger, & decroire que M. Rousseau est plus éclairé, pense mieux que les Universités & les Académies.

Si je disois, par exemple, d’après cet Orateur, que s’il faut permettre à quelques hommes de se livrer à l’étude des Sciences& des Arts, ce n’est qu’à. ceux qui se sentiront la forcé demarcher seuls sur les traces des Vérulams, des Descartes & des.Newtons, & de les devancer ; on me feroit