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est un abus du vin. Ces défauts ne sont pas dans la chose, mais dans ceux qui s’en servent mal.

Sans les injustices des hommes, à quoi serviroit la Jurisprudence ? C’est-à-dire, si les hommes étoient nés justes, les loix auroient été inutiles ; s’ils étoient nés vertueux, on n’auroit pas eu besoin des regles de la morale. L’Auteur convient donc que toutes ces Sciences ont été imaginées pour corriger l’homme né pervers, pour le rendre meilleur.

Que deviendroit l’Histoire — ni conspirateurs ? Elle en seroit bien plus belle & bien plus honorable à l’humanité ; elle seroit remplie de la sagesse des rois, & des vertus des sujets ; des grandes & belles actions des uns & des autres, & ne contenant que des faits dignes d’être admirés, & imités, des lecteurs, jamais de crimes, jamais d’horreurs, elle ne pourroit jamais que plaire & conduire à la vertu, véritable but de l’histoire.

Qui voudroit en un mot — pour les malheureux & pour ses amis ? Il n’est aucune science de contemplation stérile ; toutes ont leur utilité, soit par rapport à celui qui les cultive, soit à l’égard de la société.

Sommes-nous donc faits-par l’étude de la Philosophie. Il ne faut point rester sur le bord du puits où s’est retirée la vérité, il faut y descendre & l’en tirer, comme ont fait tant de grands hommes ; ce qu’ils ont fait, un autre le peut faire. Cette réflexion doit encourager quiconque en a sérieusement envie.

Que de dangers !-l’investigation des Sciences ? Investigation. Je ne saurois passer à un Orateur aussi châtié & aussi