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dans ces petits détails des usages & des affaires de la vie commune en ignore tous les replis, tous les petit détours, dont le rustre a fait son unique étude.

S’il est donc dans le monde poli de ces hommes artificieux en grand nombre, c’est que le plus grand nombre des membres de la société, préfére la science du monde, de ses manieres, de ses ruses, de ses intérêts à la science de la nature & des Beaux-Arts ; & pourquoi dans cette société, la partie la plus aimable & la plus à craindre, la plus foible & la plus séduisante, passe-t’elle pour la plus artificieuse ? C’est que par son genre de vie elle est la moins instruite, la moins savante. Aujourd’hui qu’on revient de la prévention contre les femmes savantes, qu’on les reconnoît autant & plus propres que nous aux belles connoissances, qu’elles s’y appliquent ; quoi de plus aimable & de plus sur tout à la sois que leur commerce ? Si donc vous cherchez de l’artifice, adressez-vous dans les deux sexes à cette partie frivole, dont l’éducation aussi futile qu’elle, n’admet aucune science, aucun art solide, qui ne connoît que de nom ces flambeaux de la vérité, ces remparts de la vertu. Vous ne trouverez point l’homme artificieux parmi les savans, parmi les gens livrés en entier aux Beaux-Arts, ou ; s’il est possible qu’il s’en trouvé, ce sera un entre dix mille, que n’aura pas préservé de ce penchant trop naturel l’art le plus capable de le faire.

Quel cortege de vices —aux lumieres de notre siecle. Nous venons de répondre à cette déclamation.

On ne profanera plus—on le calomniera avec adresse. Notre Auteur convient que nos gens à éducation, que nos gens