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autant par mes malheurs que par mes succès, m’apprend par l’approbation dont vous honorez mes écrits, ce qu’on doit attendre des vôtres, & me fait desirer, pour l’utilité publique, qu’ils tiennent tout ce que promet votre début. Je vous salue, Monsieur, de tout mon cœur.

LETTRE À M. H. D. P.

Motiers, le 15 Juillet 1764.

Si mes raisons, Monsieur, contre la proposition qui m’a été faite par le canal de M. P****. vous paroissent mauvaises, celles que vous m’objectez ne me semblent pas meilleures, & dans ce qui regarde ma conduite, je crois pouvoir rester juge des motifs qui doivent me déterminer.

Il ne s’agit pas, je le sais, de ce. que tel ou tel peut mériter par la loi du talion : mais il s’agit de l’objection par la-quelle les Catholiques me fermeroient la bouche, en m’accusant de combattre ma propre religion. Vous écrivez contre les persécuteurs, me diroient-ils, & vous vous dites Protestant ! Vous avez donc tort ; car les Protestans sont tout aussi persécuteurs que nous, & c’est pour cela que nous ne devons point les tolérer, bien surs que s’ils devenoient les plus forts, ils ne nous toléreroient pas nous-mêmes. Vous nous trompez, ajouteroient-ils, ou vous vous trompez, en vous mettant en contradiction avec les vôtres, & nous prêchant d’autres maximes