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Le François.

Je serois bien fâché d’en avoir lu jamais une seule ligne, non plus que d’aucun de ceux qui portent cet odieux nom.

Rousseau.

En ce cas, je suis moins surpris que nous pensions vous & moi si différemment sûr les points qui s’y rapportent. Ici, par exemple, vous ne confondriez pas ce livre avec ceux dont vous parlez & qui ne roulant que sûr des principes généraux ne contiennent que des idées vagues ou des notions élémentaires tirées peut-être d’autres écrits & qu’ont tous ceux qui savent un peu de musique ; au lieu que le Dictionnaire entre dans le détail des regles pour en montrer la raison, l’application, l’exception, & tout ce qui doit guider le Compositeur dans leur emploi. L’Auteur s’attache même à éclaircir de certaines parties qui jusqu’alors étoient restées confuses dans la tète des Musiciens & presque inintelligibles dans leurs écrits. L’article Enharmonique, par exemple, explique ce genre avec une si grande clarté qu’on est étonne de l’obscurité avec laquelle en avoient parle tous ceux qui jusqu’alors avoient écrit sûr cette matiere. On ne me persuadera jamais que cet article, ceux d’expression, fugue, harmonie, licence, mode, modulation, préparation, récitatif, trio*

[*Tous les articles de musique que j’avois promis pour l’Encyclopédie furent faits des l’année 1749 remis par M. Diderot l’année suivante à M. d’Alembert, comme entrant dans la partie Mathématique dont il étoit charge ! quelque tems après parurent ses éliminés de musique qu’il n’eût pas beaucoup de peine à faire. En 1768 parut mon Dictionnaire & quelque tems après une nouvelle édition de ses éliminés avec des augmentations. Dans l’intervalle avoit aussi para un Dictionnaire des beaux arts ou je reconnus plusieurs des article que j’avois faits pour l’Encyclopédie. M. d’Alembert avoit des bontés si tendres pour mon Dictionnaire encore manuscrit, qu’il offrit obligeamment au sieur Guy d’en revoir les épreuves, saveur que sûr l’avis que celui-ci m’en donna je le priai de ne pas accepter.]