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aux confédérations leur donnera toujours dans les besoins extrêmes une vigueur, une activité, une célérité que ne peut avoir la Diete, forcée à marcher à pas plus lents, avec plus de formalités, & qui ne peut faire un seul mouvement irrégulier sans renverser la constitution.

Non, les confédérations sont le bouclier, l’asyle, le sanctuaire de cette constitution. Tant qu’elles subsisteront il me paroît impossible qu’elle se détruis. Il faut les laisser, mais il faut les régler. Si tous les abus étoient ôtés, les confédérations deviendroient presque inutiles. La réforme de votre Gouvernement doit opérer cet effet. Il n’y aura plus que les entreprises violentes qui mettent dans la nécessité d’y recourir ; mais ces entreprises sont dans l’ordre des choses qu’il faut prévoir. Au lieu donc d’abolir les confédérations, déterminez les cas où elles peuvent légitimement avoir lieu, & puis réglez-en bien la forme & l’effet, pour leur donner une sanction légale autant qu’il est possible sans gêner leur formation ni leur activité. Il y a même de ces cas où par le seul fait toute la Pologne doit être à l’instant confédérée ; comme par exemple au moment où, sous quelque prétexte que ce soit & hors le eu d’une guerre ouverte, des troupes étrangeres mettent le pied dans l’Etat ; parce qu’enfin, quel que soit le sujet de cette entrée & le Gouvernement même y eût-il consenti, confédération chez soi n’est pas hostilité chez lei autres ; lorsque par quelque obstacle que ce puisse être la Diete est empêchée de s’assembler au tems marqué par la loi ; lorsqu’à l’instigation de qui que ce soit on fait trouver des gens de guerre au tems & au lieu des on assemblée, ou que sa forme est altérée, ou