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une forme plus réguliere. Pour moi, je suis convaincu que si les confédérations ont sauvé la patrie, ce sont les Diétines qui l’ont conservée, & que c’est-là qu’est le vrai Palladium de la liberté.

Les instructions des Nonces doivent être dressées avec grand soin tant sur les articles annoncés dans les universaux que sur les autres besoins présens de l’Etat ou de la province, & cela par une commission, présidée si l’on veut, par le Maréchal de la Diétine, mais composée au reste de membres choisis à la pluralité des voix, & la noblesse ne doit point se séparer que ces instructions n’aient été lues discutées & consenties en pleine assemblée. Outre l’original de ces instructions remis aux Nonces avec leurs pouvoirs, il en doit rester un double signé d’eux dans les registres de la Diétine. C’est sur ces instructions qu’ils doivent à leur retour rendre compte de leur conduite aux Diétines de relation qu’il faut absolument rétablir, & c’est sur ce compte rendu qu’ils doivent être ou exclus de toute autre nonciature subséquente, ou déclarés derechef admissibles, quand ils auront suivi leurs instructions à la satisfaction de leurs constituans. Cet examen est de la derniere importance. On n’y sauroit donner trop d’attention ni en marquer l’effet avec trop de soin. Il faut qu’à chaque mot que le Nonce dit à la Diete, à chaque démarche qu’il fait il se voye d’avance sous les yeux de ses constituans, & qu’il sente l’influence qu’aura leur jugement tant sur ses projets d’avancement que sur l’estime de ses compatriotes indispensable pour leur exécution : car enfin, ce n’est pas pour y dire leur sentiment particulier, mais pour y déclarer les volontés de la Nation