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PRÉFACE 1 1 « tu étais joyeux et gai; maintenant, hélas! te voilà « navré de douleur. •» (Barzaz-Breiz). Quand Bonaparte fut relégué à Sainte-Hélène et que la paix régna en Europe, les lettres, délaissées durant les années de Terreur et de guerre, refleu- rirent dans les villes armoricaines comme le blé sur les sillons incultes. Les Bretons sont un peuple poète, parce qu’ils ont à un degré éminent le don « de concevoir le beau et de le rendre sensible »; ils l’ont prouvé par les chants, les monuments, les cos- tumes et les usages. Le sentiment mystique et le sentiment national animent toute leur poésie. Je voudrais en tracer un tableau d’ensemble pendant le dix-neuvième siècle. Je parlerai d’abord des poètes qui ont écrit en langue celtique, puis de ceux qui se sont servis de la langue française, mais en me bornant aux poètes morts ou ayant dépassé l’âge de soixante ans et dont l’œuvre peut être considérée comme terminée.