Couronnant de fleurs nos têtes,
Soyons de toutes les fêtes !
Rions,
Raillons,
Sautons,
Valsons ;
Loin de nous la discipline,
Dévot sexe en crinoline !
La cachucha,
La rédowa,
La mazurka
Et la polka,
Oui, dansons, quoiqu’il advienne ;
Atchoukma la cracovienne,
Atchoukma,
Atchoukma !
Couronnant de fleurs vos têtes,
En avant, marionnettes ;
Soyez de toutes les fêtes !
Loin de vous,
Les hiboux ;
Pas de moine,
Pas d’Antoine !
Chantons,
Dansons !
Accourez, baladins, poètes sans contrôle,
Vains amuseurs du monde, ivres de gloriole !
Dans votre humeur changeante et frivole gaité,
Vous savez bien flairer la popularité ! —
Artistes complaisants, au culte variable,
Après le ciel et Dieu, prêts à chanter le Diable,
Vous mêlez dans vos vers le profane au divin,
Le sacrilège amour au feu du séraphin !
Langoureux troubadours de languides donzelles,
Vous mourez chaque nuit de désespoir pour elles,
Et du feu le plus pur prostituant le nom,
La dernière a toujours la plus belle chanson !
Vous contraignez la Muse, au seuil des tabagies, —
Après les doux accents des chastes élégies, —
Dans un impur délire, à célébrer soudain
Et l’ivresse érotique et l’ivresse du vin !
Comédiens du monde, et jouets des coquettes,
Accourez et chantez, ô larmoyants poètes,
Ô rimeurs désolés, ô ridicules fous,
Que le sexe à ses pieds voit toujours à genoux !
Anacréons du vin, du tabac et des femmes,
Pleurant sur tous les tons et sur toutes les gammes,
Accourez, ménestrels, voluptueux chanteurs,
De la blanche innocence obscènes corrupteurs !
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