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OÙ L'ON PERD PIF-LUISANT. 65

« L’heure de la tristesse, l’heure Des ressouvenirs étouffants, On se vit pauvre, sans demeure, Et vieux grand-père sans enfants.

« Trimer, c’est bon quand on est jeune. Mais on change en se faisant vieux. On ne supporte plus le jeûne, On songe qu’on serait bien mieux

« Dans un intérieur confortable Que sous un plafond d’où ça pleut ; On songe que se mettre à table Doit être un plaisir, quand on peut !

« On songe qu’une chambre chaude Doit être agréable, le soir, Avec une femme qui rôde Autour de vous, blonde, en peignoir ;

« Qu’il est doux, lorsque le vent souffle. D’être, béat, au coin du feu ; Tout en rôtissant sa pantoufle. De somnoler un petit peu ;

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