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CYRANO DE BERGERAC.
Une voix de fausset.

Eau de framboise, aigre de cèdre…Place, brutes !

Un laquais, s’étonnant.

Les marquis !… au parterre ?…

Un autre laquais.

Les marquis !… au parterre ?…Oh ! pour quelques minutes.

(Entre une bande de petits marquis.)

Un marquis, voyant la salle à moitié vide.

Hé quoi ! Nous arrivons ainsi que les drapiers,
Sans déranger les gens ? sans marcher sur les pieds ?
Ah ! fi ! fi ! fi !

(Il se trouve devant d’autres gentilshommes entrés peu avant.)

Ah ! fi ! fi ! fi ! Cuigy ! Brissaille !

(Grandes embrassades.)

Cuigy.

Ah ! fi ! fi ! fi ! Cuigy ! Brissaille ! Des fidèles !…
Mais oui, nous arrivons devant que les chandelles…

Le marquis.

Ah ! ne m’en parlez pas ! Je suis dans une humeur…

Un autre.

Console-toi, marquis, car voici l’allumeur !

La salle, saluant l’entrée de l’allumeur.

Ah !…

(On se groupe autour des lustres qu’il allume. Quelques personnes ont pris place aux galeries. Lignière entre au parterre, donnant le bras à Christian de Neuvillette. Lignière, un peu débraillé, figure d’ivrogne distingué. Christian, vêtu élégamment, mais d’une façon un peu démodée, paraît préoccupé et regarde les loges.)



Scène II


Les mêmes, CHRISTIAN, LIGNIÈRE, puis RAGUENEAU et LE BRET.

Cuigy.

Ah !…Lignière !

Brissaille, riant.

Ah !…Lignière ! Pas encore gris !…