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L’ARCHIDUCHESSE, lui prenant la main.

Cependant…

LE DUC, voyant Dietrichstein qui entre aussi, rapidement, l’air préoccupé, amenant le docteur Malfatti.

Cependant…Le docteur !… je ne suis pas malade !
(À l’archiduchesse.)
Rien. Un étouffement. J’ai quitté la parade :
J’ai trop crié, voilà !
(Au docteur, qui, pendant qu’il parle, lui a pris le pouls.)
J’ai trop crié, voilà !Docteur, vous m’ennuyez !
(À Sedlinsky qui profile de l’émotion générale pour gagner la porte.)
C’est très gentil à vous, de ranger mes papiers.
Vous me gâtez. Déjà vous m’aviez, par tendresse,
Donné tous vos amis pour laquais.

SEDLINSKY, interdit.

Donné tous vos amis pour laquais.Votre Altesse
Se figure ?…

LE DUC, nonchalamment.

Se figure ?…Et vraiment j’en serais très heureux,
Si le service était un peu mieux fait par eux.
Mais on m’habille mal, ma cravate remonte.
Enfin, je vous ferai remarquer, mon cher comte,
— Puisque c’est vous ici que regardent ces soins, —
Que depuis quelques jours, mes bottes brillent moins.

(Il s’est assis, se dégantant, après avoir donné son sabre et son chapeau à son ordonnance, qui les emporte. — Un laquais a posé un plateau de rafraîchissements sur la table.)

L’ARCHIDUCHESSE, voulant servir le duc.

Franz…

LE DUC, à Sedlinsky qui de nouveau gagnait la porte.

Frantz…Vous ne prenez rien ?

SEDLINSKY.

Frantz…Vous ne prenez rien ?J’ai pris…

LE DOCTEUR.

Frantz…Vous ne prenez rien ?J’ai pris…Une couleuvre.

LE DUC, à un des officiers de sa maison.

Aux ordres, Foresti !