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LA COMTESSE.

Et je porte un beau nom.

LE DUC.

Et je porte un beau nom.Lequel ?

LA COMTESSE.

Et je porte un beau nom.Lequel ?Napoléone !

LA VOIX DE SCARAMPI, dehors.

Vous ne la trouvez pas ?

LA COMTESSE, haut.

Vous ne la trouvez pas ?Non !

LA VOIX DE MARIE-LOUISE, impatientée.

Vous ne la trouvez pas ?Non !Sur le clavecin !

LA COMTESSE, vite, bas, s’éloignant du duc.

Je me sauve ! Causez de notre grand dessein !

(Poussant un cri comme si elle trouvait l’écharpe, qu’elle tire de son corsage où elle l’avait cachée.)

Ah ! enfin !

LA VOIX DE SCARAMPI.

Ah ! enfin !Vous l’avez ?

LA COMTESSE.

Ah ! enfin !Vous l’avez ?Elle était sur la harpe !
(Elle entre dans la chambre, en disant :)
Alors, vous comprenez, on fronce cette écharpe…

(La porte se ferme.)
LE JEUNE HOMME, ardemment, au duc.

Eh bien ! acceptez-vous ?

LE DUC, calme.

Eh bien ! acceptez-vous ?Ce que je comprends mal,
C’est ce bonapartisme aigu d’un libéral.

LE JEUNE HOMME, souriant.

C’est vrai, républicain…

LE DUC.

C’est vrai, républicain…Vous m’arrivez, en somme,
Par un détour !

LE JEUNE HOMME.

Par un détour !Tout chemin mène au Roi de Rome !
Mon rouge, que j’ai cru solidement vermeil,
A déteint…