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UN SEIGNEUR FLORENTIN, riant.

C’est qu’il est excellent !…
C’est qu’il est excellent !…(S’avançant et lui prenant le bras.)
C’est qu’il est excellent !…En Russie, hein ! mon vieux,
Nous avons eu très froid au nez ?
Nous avons eu très froid au nez ?(On rit.)

FLAMBEAU.

Nous avons eu très froid au nez ?Oui… Pas aux yeux.

(Il chantonne)

Mais, cristi, ça vous ravigote
Rien que de voir sa redingote !…

L’ARLEQUIN, vient lui prendre le bras de l’autre côté, et finement.

Dis donc, sa redingote a besoin de reprises ?
(On rit.)

FLAMBEAU.

Mais, dis donc, elle vous en a fait voir de grises !

(Les rires jaunissent légèrement.)
PLUSIEURS, sans enthousiasme.

Ha ! ha ! très drôle !…

LE LANSQUENET, tiède.

Ha ! ha ! très drôle !…Oui… très nature…

LE SCARAMOUCHE, froid.

Ha ! ha ! très drôle !…Oui… très nature…Très exact !

L’ARLEQUIN, bas, aux autres.

Mais vous ne trouvez pas qu’il manque un peu de tact ?

(Il les emmène vers le théâtre où, du reste, tout le monde entre peu à peu ; la scène se vide. Fanny Elssler, qui a rejoint le Duc, suit avidement des yeux les derniers masques qui se dirigent vers la petite porte.)

FANNY, au duc.

Sitôt qu’ils seront tous entrés pour voir la pièce…

FLAMBEAU, d’une voix de forain, rabattant les retardataires.

Entrez !

FANNY.

Entrez !… j’irai chercher votre cousine.

(À ce moment, le laquais que le duc avait envoyé porter une lettre au château reparaît et s’approche vivement de lui.)

LE DUC.

Entrez !… j’irai chercher votre cousine.Qu’est-ce ?