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L’archiduchesse vient avec l’ambassadrice
D’Angleterre ; et l’on sort en landau… Mais tout glisse
Sur mon chagrin ! — Ah ! si ce pauvre général !…
— Est-ce que vous comptez ce soir venir au bal ?

THÉRÈSE, qui la regarde avec une stupéfaction croissante.

Mais…

MARIE-LOUISE, impétueusement.

Mais…Chez les Meyendorff. Strauss arrive de Vienne.
— Bombelles, n’est-ce pas, il faudra qu’elle vienne ?

THÉRÈSE.

Pourrai-je demander à Votre Majesté
Des nouvelles du duc de Reichstadt ?

MARIE-LOUISE.

Des nouvelles du duc de Reichstadt ?Sa santé
Est bonne. Il tousse un peu… Mais l’air est si suave
À Baden !… Un jeune homme ! Il touche à l’heure grave :
Les débuts dans le monde ! — Et quand je pense, ô ciel !
Que le voilà déjà lieutenant-colonel !
Mais croiriez-vous — pour moi c’est un chagrin énorme ! —
Que je n’ai jamais pu le voir en uniforme !…
(Entrent deux Messieurs portant des boîtes. — Avec un cri de joie.)
Ah ! c’est pour lui, tenez !



Scène II

Les mêmes, LE DOCTEUR et son fils, portant de longues boîtes vitrées, puis METTERNICH.
LE DOCTEUR, saluant.

Ah ! c’est pour lui, tenez !Oui. Les collections.

MARIE-LOUISE.

Déposez-les, docteur !

BOMBELLES.

Déposez-les, docteur !Qu’est-ce ?

MARIE-LOUISE.

Déposez-les, docteur ! Qu’est-ce ? Des papillons.