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Il y a une belle description du printemps dedans Lu crece parlant de l’Amour, et semble que ce Sonet en soit tiré. Nam simul ac species patefacta est verna diei, Et reserata viget genitabilis aura Favoni, Aëriae primum volucres te diva tuumque Significatit initum perculsae corda tua vi : Inde ferae pecudes persultant pàbula laeta, Et rapidos tranant amnes : ita capta lepore, Illecebrisque tuis omnis natura animantum Te sequitur cupide, quo quamque inducere pergis. Les Poètes sont tous pleins de telles descriptions, Virgile en ses Bucoliques, Georgiques : Ovide en mille endroits. Je n’ay voulu omettre un vers de Pontan, qui me semble fort à propos, Hue veris te poscit honos, rurisque beati, Et rure et verno tempore natus amor. Et toute chose rire.) Ce mot est usurpé des Latins, duquel ils usent souvent, pour dire s’esgayer et se resjouyr, comme Ridet ager, rident prata.


CHANSON

Le printemps n’a point tant de fleurs,
L’autonne tant de raisins meurs,
L’esté tant de chaleurs halées,
L’hyver tant de froides gelées,
Nyla mer tant de poissons,
Nyla Beauce tant de moissons,
Nyla Bretaigne tant d’arenes,
Ny l’Auvergne tant de fonteines,
Ny la nuict tant de clairs flambeaux,
Ny les forests tant de rameaux,