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DES ODES.

Iusqu’au ſein des Deitez,
Yures de leur Ambroſie.
De-là reuolans au Monde
Comblez de ſecrets diuers,
Vont chantant par l’Vniuers
D’vne voix où Dieu abonde,
Et leur diuine faconde
Sert d’oracles, & ſont faits
Les miniſtres plus parfaits
De la Deité profonde.
Vn Démon les accompaigne
Par-ſur tous le mieux inſtruit,
Qui en ſonges toute nuit
Sans nul trauail les enſeigne,
Et demy-dieu ne deſdeigne
De les aller informant,
A fin que l’homme en dormant
Toutes ſciences appreigne.
Ils cognoiſſent la peinture
De ce grand Monde, & cela
Qu’il varie ça & là
En chaqu’vne creature :
Ore par leur eſcriture
Sont peſcheurs, ſont laboureurs,
Maçons, ſoudars, Empereus,
Vrais peintres de la Nature.
Celuy à qui le Ciel donne
Vn tel preſent, il peut bien
Dire à tous qu’il a le bien
Qu’à peu d’hommes il ordonne :
Et ſa langue qui doux ſonne,
Quand elle voudra chanter,

E