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DES ODES.

Les ſemences de toutes choſes,
Eternelles filles des eaux.
Là les Tritons chaſſant les fleuues,
Sous la terre les eſcouloient
Aux canaux de leurs riues neuues,
Puis de rechef les r’appelloient.
Là ceſte troupe eſt arriuée
Deſur le poinct qu’on deſſeruoit,
Et que deſia Portonne auoit
La premiere nappe leuée.

Antiſtro.

Phebus du milieu de la table,
Pour reſiouyr le front des Dieux,
Marioit ſa voix delectable
A ſon archet melodieux :
Quand l’œil du Pere qui prend garde
Sus vn chacun, ſe coſtoyant
A l’eſcart des autres, regarde
Ce petit troupeau flamboyant,
De qui l’honneur, le port, la grace
Qu’empreint ſur le front il portoit,
Publioit aſſez qu’il ſortoit
De l’heureux tige de ſa race.

Epode.

Luy qui debout ſe dreſſa,
Et de plus pres les œillade,
Les ſerrant d’vne accollade
Mille fois les careſſa :
Tout eſgayé de voir peint
Dedans les traits de leur teint
Le naïf des graces ſiennes.
Puis pour ſon hoſte eſiouïr

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