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DES ODES.
Antiſtro.

Sans nombre ſont les moiſſons
De Iuillet, & les glaçons
Dont Ianuier bride la trace
De l’eau prompte à ſe crouter :
Ainſi ie ne puis conter
Tous les honneurs de ta race.
Le ciel t’a peint en la face
Ie ne ſçay quoy qui nous monſtre
Dés la premmiere rencontre,
Que tu paſſes en grand-heur
Les Princeſſes de noſtre âge,
Soit en force de courage,
Soit en royale grandeur.

Epode.

Le comble de ton ſçauoir
Et de tes vertus enſemble,
Dit qu’on ne peut icy voir
Rien que toy qui te reſemble.
Quelle Dame a la pratique
De tant de Mathematique ?
Quelle Princeſſe entend mieux
Du grand Monde la peinture,
Les chemins de la Nature,
Et la Muſique des Cieux ?

Stro. 3.

Ton nom que mon vers dira,
Tout le monde remplira
De ta louange notoire :
Vn tas qui chantent de toy,
Ne ſçauent ſi bien que moy
Comme on doit ſonner la gloire.

B