Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
DES ODES.

Qu’vn Loup craint la rigueur
Du Lion qui l’emporte.
A la fin la main forte
Du grand Montmorenci
Rendra ta gloire morte,
Et ta malice außi :
Le Ciel le veut ainſi,
Qui ma bouche a contrainte
Prophetiſer ceci
Pour t’auancer la crainte.




ODE. VII.



MA Dame ne donne pas
Des baiſers, mais des appas
Qui ſeuls nourriſſent mon ame,
Les biens dont les Dieux ſont fous,
Du Nectar du ſucre dous,
De la cannelle & du bâme,
Du thym du lis de la roſe
Entre ſes léures eſcloſe
Fleurante en toutes ſaiſons :
Et du miel tel qu’en Hymette
La deſrobe-fleur auette
Remplit ſes douces maiſons.
O Dieux, que i’ay de plaiſir
Quand ie ſens mon col ſaiſir
De ſes bras en mainte ſorte !
Sur moy ſe laiſſant courber,

'F iij