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DES ODES.

A ce peuple ſans loy
Prophetiſa ſa perte.
Ia deſia te deſſerte
Te ſuit peuple mutin,
Qui ma riue deſerte
Saccages pour butin :
Mais le cruel Deſtin
Que ton orgueil n’arreſte,
Viendra quelque matin
Te foudroyer la teſte.
Oy de Mars la tempeſte
D’eſcailles reueſtu,
Et Henry qui appreſte
Contre toy ſa vertu.
Dy-moy qu’eſperes-tu
De ta vaine aſſeurance,
Qui dois eſtre abbatu
Par le ſoldat de France ?
L’impudente eſperance
De ton ſot appareil
Perira par l’outrance
D’vn grand Roy ſans pareil :
Ton ſang fera vermeil
Mon flot ores eſclaue,
Et tout verd eſmail
De ces prez que ie laue.
Voici le ſeigneur braue
De Guyſe qui te ſuit,
Et ia ſon los engraue
Sus ton dos qui s’enfuit,
Prince ſur tous inſtruit
Aux dangereux vacarmes,

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