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I. LIVRE

Du Vandomois qui le chante.
Quoy ? c’eſt toy qui m’eterniſe,
Et ſi i’ay quelque renom,
Ie ne l’ay, Paſchal, ſinon
Que par ta vois qui me priſe.
Car iamais le temps n’ameine
Comme aux autres, des oublis
Aux eſcrits qui ſont polis
Par ta langue ſi Romaine.




A SA LYRE.


ODE XXII.



LYre dorée où Phœbus ſeulement
Et les neuf Sœurs ont part egalement,
Le ſeul confort qui mes triſteſſes tue,
Que la danſe oit, & toute s’eſuertue,
De t’obeyr & meſurer ſes pas
Sous tes fredons accordez par compas,
Lors qu’en ſonnant tu marques la cadance
De l’auant-ieu, le guide de la danſe.
Le traict flambant de Iupiter s’eſteint
Sous ta chanſon ſi ta chanſon l’atteint :
Et au caquet de tes cordes bien iointes
Son Aigle dort ſur ſa foudre à trois pointes
Abaiſſant l’aile : adonc tu vas charmant
Ses yeux aigus, & luy en les fermant
Son doz heriſſe & ſes plumes repouſſe