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DES ODES.
ODE XXI.



NE ſeroy-ie pas encore
Plus dur qu’vn Scythe cruel,
Ou le flot continuel
Qui laue le ſablon More,
Si ie n’emplumoy la gloire
De toy mon Paſchal, afin
Qu’elle voltige ſans fin
Dans le temple de Memoire ?
La chaine qui entrelace
Ton eſprit auec le mien,
Et mon nom ſemblable au tien
Commande que ie le face :
Ce m’eſt vne douce peine
Chanter l’homme, en qui les Cieux
Ont renuerſé tout le mieux
De leur influence pleine.
Quand ſa clarté merueilleuſe
Maugré l’obſcur ſe fait voir
Par les rayons du ſçauoir
De ſa langue mielleuſe :
Certes telle gloire douce
Crie qu’elle eſt ſeule à toy,
Que i’accorde ſous la loy
De ma Lyre & de mon pouce.
Ia ton Languedoc ſe vante
D’honorer ſon nouriſſon,
Fait immortel par le ſon

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