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cier. La Mort, on l’a déjà remarqué[1], est la sombre reine de ces temps calamiteux ; son spectre décharné plane sur cette époque de guerres, de trahisons, d’assassinats, de fléaux de toutes sortes ; elle règne par le fer et par le poison, par la famine et par la peste. La Mort, à qui Villon, cet échappé au gibet, consacre la touchante ballade des Neiges d’antan, et que Shakespeare appellera plus tard la reine des tombeaux et la tombe des rois, la souveraine maîtresse de toutes les choses mortelles[2], hante alors toutes les imaginations. Ceux qui se sont le mieux servis d’elle la redoutent plus que les autres. Louis XI, le terrible niveleur, tremble devant elle ; il s’entoure de reliques et multiplie les pratiques de dévotion pour obtenir

  1. Lenient, ouvrage cité, page 407.
  2. King of graves, and grave for kings,
    Imperious suprême of ail mortal things.