Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
LE FILLEUL

l’analyse, ne diffèrent pas seulement par les détails et par le développement donné à la fable ; l’esprit en est très différent. Le conte allemand est un récit poétique et sentimental où l’amour, un amour soudain, désintéressé, qui se sacrifie en silence, joue le principal rôle. Point d’amour dans le conte lorrain, mais une fantaisie railleuse, une philosophie critique qui ne craint pas de s’attaquer même à la Providence.

Dans le conte mis en vers par Mme Ackermann avec toutes les ressources de son beau talent[1], un pauvre bûcheron, père d’une famille nombreuse, prend la Mort pour parrain de son treizième enfant.[2] La misère l’a réduit à cette extrémité. Il aurait pu, d’ail-

  1. Contes et Poésies, page 183. Paris, Hachette, 1863.
  2. Le nom de la Mort est masculin en allemand, der Tod. C’est un parrain aussi que cherche le paysan du conte lorrain. Nous en avons fait une marraine, à l’exemple de Mme Ackermann.