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deux bagues à Cassandra, — l’une ornée d’un diamant, l’autre d’un rubis. Cassandra, en remerciement, lui envoie huit chemises. Michel-Ange écrit :

Elles sont belles, surtout la toile, et elles me plaisent fort. Mais je suis fâché que vous ayez fait cette dépense ; car il ne me manquait rien. Remercie bien Cassandra pour moi, et dis-lui que je suis à sa disposition pour lui envoyer tout ce que je pourrai trouver ici, en fait d’articles romains ou autres. Cette fois, j’ai envoyé seulement une petite chose ; une autre fois, nous ferons mieux, avec quelque objet qui lui fasse plaisir. Avertis-moi seulement.[1]

Viennent bientôt les enfants : le premier, appelé Buonarroto,[2] sur le désir de Michel-Ange, — le second, nommé Michelangelo,[3] qui meurt peu après sa naissance. Et le vieil oncle, qui invite le jeune couple à venir chez lui, à Rome, en 1556, ne cesse de prendre part affectueusement aux joies comme aux douleurs de la famille, mais sans jamais permettre aux siens de s’occuper de ses affaires, ni même de sa santé.

En dehors de ses relations de famille, Michel-Ange ne manqua point d’amitiés illustres ou distinguées.[4]

  1. Lettres, 5 août 1553.
  2. Né en 1554.
  3. Né en 1555.
  4. Il faut bien distinguer entre les périodes de sa vie. On trouve dans cette longue carrière des déserts de solitude, mais aussi quelques périodes d’amitiés. C’est, vers 1515, à Rome, un petit cercle de Florentins, libres et bons vivants : — Domenico Buoninsegni, Lionardo sellajo, Giovanni Spetiale, Bartolommeo Verazzano, Giovanni Gellesi, Canigiani. — C’est, un peu plus tard, sous le pontificat de Clément VII, la spirituelle société de Francesco Berni et de Fra Sebastiano del Piombo, ami dévoué mais dange-
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