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1o Indécision ou manque d’énergie ; — 2o Duperie de soi-même ; — 3o Précipitation ; — 4o Fausse honte ; — 5o Mauvaise humeur ; — 6o Confusion ; — 7o Esprit d’imitation ; — 8o Versatilité ; — 9o Irréflexion.

Cette même indépendance de jugement, il l’applique, encore étudiant, à la critique des conventions sociales et des superstitions intellectuelles. Il bafoue la science universitaire, refuse tout sérieux aux études historiques, et se fait mettre aux arrêts pour son audace de pensée. À cette époque, il découvre Rousseau, les Confessions, Émile. C’est un coup de foudre.

Je lui rendais un culte. Je portais au cou son portrait en médaille comme une image sainte[1].

Ses premiers essais philosophiques sont des commentaires sur Rousseau (1846-7).

Cependant, dégoûté de l’Université et des hommes « comme il faut », il revient se terrer dans ses champs, à Iasnaïa Poliana (1847-1851) ; il reprend contact avec le peuple ; il prétend lui venir en aide, en être le bienfaiteur et l’éducateur. Ses expériences de ce temps ont été racontées dans une de ses premières œuvres, la Matinée d’un Seigneur (1852), une remarquable nouvelle,

  1. Entretiens avec M. Paul Boyer (Le Temps), 28 août 1901.