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5. — LETTRE À GEORGES PIOCH,

Président de la Ligue Internationale des Combattants de la Paix[1].


Laissons les discussions sur les principes ! Nous savons trop ce que, des plus beaux mots : « République », « Europe », « Internationale », ont fait les flibustiers du parlementarisme, les charlatans de Pan-Europe et « l’Internationale sanglante des armements » ! Ajoutons-y le dernier coup : la Paix d’Europe, portée au bec crochu de ce gros pigeon noir, pattu, ventru : Mussolini !

Regardons les faits :

À cette heure précise, le grand ennemi et l’agresseur est le Fascisme. Il menace d’écraser, à bref délai, toutes les libertés, en tous les pays, où il sait s’adapter aux formes les plus diverses.

Notre premier devoir est de nous coaliser contre lui. Quand je parle d’« union » entre non-violents et violents, j’exprime un vœu. Mais si, pour une raison ou pour une autre, cette « union » ne peut être réalisée, il n’en reste pas moins que tous les adversaires du fascisme : « non-violents, objecteurs, prolétariat armé », ont le devoir de s’y opposer, chacun des groupes au moyen des armes propres dont il dispose. Et l’intérêt bien entendu de tous les groupes serait de conjuguer leurs efforts.

  1. 13 avril 1933.