— Ô mon Dieu !… Mais alors, vous ne pourrez pas me comprendre !…
— Mon enfant, il n’est pas besoin d’être chrétien, pour comprendre et aimer tout ce qui est humain.
— Humain !… Ce n’est pas assez ! Le mal aussi est humain. Et les hommes… ils m’épouvantent ! Voyez leurs cruautés, ces abominations !… Il n’y a que le sang du Christ qui puisse les racheter.
— Ou le nôtre. Celui de chacun — homme ou femme — qui se dévoue aux autres.
— Si c’est au nom du Christ.
— Qu’importe un nom ?
— Mais ce nom est un Dieu.
— Et que serait un Dieu qui ne serait pas en chacun de ceux qui se dévouent ? Si un seul de ces hommes — je dis : un seul — était où Dieu n’est pas, quelles seraient les limites de Dieu ? Le cœur les dépasserait.
— Non, rien ne le dépasse. Tout le bien est en lui.
— Alors, le bien suffit.
— Qui me le montrera, si vous m’enleviez Dieu ?
— Chérie, pour rien au monde, je ne voudrais vous l’enlever. Gardez-le ! Je le respecte en vous.