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cher, après avoir mangé le pain. Mon pauvre ami ! tu le fais littéralement dans ton chien de petit ménage ; fais-toi donc acheter quelques douceurs. Adieu, je t’embrasse di tutto el mio cuore, ti bacio per tutto, et ancore, et ancore.


285

À BOSC, [À PARIS[1].]
20 novembre 1787, — [du Clos].

Tandis que sa fille écorche une leçon qui lui écorche encore plus les oreilles, et qu’elle solfie comme elle peut des notes qui ne signifient pas grand’chose, elle veut lui écrire un mot, « impertinence à part, pour conserver mon souvenir dans votre esprit, comme on dit que les petits présents entretiennent l’amitié ». — Elle a du travail par-dessus la tête. — Ce qu’elle fait à la campagne. — Demandes donc à Lanthenas s’il est mort ; je n entends plus parler de lui ; cela m’ennuie. Adieu, race[2] ; je vous embrasse à la grosse morgnuienne, mais de cent lieues.


286

[À ROLAND, À LYON[3].]
Jeudi soir, 22 novembre 1787, — [du Clos].

Je reçois ton paquet ; je te lis, te savoure, te relis et je ne sais plus rien faire autre que t’entretenir.

Une lettre de ce bon Lavater[4] ! Je l’ai baisée avec un transport

  1. L. aut, 2 p. in-8o. N° 1039, partie de la vente du 21 janvier 1856. Laverdet, expert. — Nous transcrivons l’analyse et les citations du catalogue.
  2. Sic, dans le texte que nous transcrivons.
  3. Ms. 6239, fol. 215-216.
  4. Madame Roland, du jour où Bosc lui avait fait lire le livre de Lavater (voir lettres du 29 mars 1784 et suivantes), s’en était éprise. C’est avec enthousiasme qu’elle raconte, dans son Voyage en Suisse (p. 352-356), des entretiens que son mari et elle eurent à Zurich, en août 1787, avec le bon pasteur zurichois. (Cf. Mémoires, t. II, p. 251) — Mme Taillet, arrière-petite-fille des Ro-