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à Paris que te 10. Obligez-moi d’en faire part à l’ami Lanthenas, à qui J’écrirai de Longpont#1, ainsi qu’à vous.


De Madame Roland :

Oui, oui, je me console ; je vois qu’il en est de votre amitié comme d’une belle femme, qui plaît encore quoiqu’elle ait perdu l’éclat de la jeunesse ; ce qui lui reste n’est pas à dédaigner.

Pour moi, je suis d’une égalité fort insipide ; je ne vous aime ni plus, ni moins qu’autrefois ; seulement je vous connais un peu mieux, et, sans vous estimer moins, je vous toise plus juste ; je mets une grande différence entre le cœur et la tête, et je compense l’un par l’autre pour le bien de l’ensemble. Si vous ne trouvez pas ma remarque bonne, je vous donne un petit soufflet, une embrassade, je fais une pirouette et puis bonjour.

Adieu, salut et amitié.


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[À BOSC, À PARIS#2.]
3 mai [1786, — de Villefranche].

Je ne vous ressemble guère, car je vais vous aimer un peu davantage ; mon bon ami est parti, tout ce qui l’environne augmente ou prend de l’intérêt pour moi ; il sera bientôt près de vous ; vous vous verrez, vous renouvellerez le pacte de la sainte amitié, je me transporterai au milieu de vous, et je partagerai vos affections.

D’aujourd’hui ou de demain en huit, le bien-aimé de mon cœur arrivera dans votre capitale ; d’ici là, il doit s’arrêter et passer quelques jours à l’Épine et Longpont. Donnez-moi aussi de ses nouvelles et des vôtres ; je vous adresserai souvent des miennes, et j’ai la confiance que vous aurez autant de plaisir qu’autrefois à servir, à prendre part à notre correspondance.[1][2]

    continue établie en France ; et cet établissement tient encore le premier rang parmi ceux du même genre que nous possédons… » (Rapport fait en l’an xi au Ministre de l’Intérieur, cité par Maiseau, Hist. de la filature et du tissage du coton, p. 112).

  1. Chez son frère, le curé de Longpont.
  2. Bosc, IV, 107 ; Dauban, II, 548.