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À ALBERT GOSSE, [À LYON[1] ? ]
2 janvier 1785, — [de Villefranche].

Plusieurs mois se sont déjà écoulés, Monsieur, sans que je vous écrivisse, quoique je renouvelasse tous les jours, je ne dis pas le désir, il était constant, mais le projet de m’entretenir avec vous. Je veux du moins que les premiers jours du nouvel an soient agréables. Je vous ai fait part de notre changement de situation, dont nous nous sommes félicités à tant d’égards : réunion au sein d’une famille chérie, séjour fixé au pays de mon mari, facilité à jouir plus souvent des charmes de la campagne, rapprochement du lieu que vous habitez et plus d’espérance de vous voir quelquefois ; voilà bien des motifs de joie. Nous les avons tous appréciés et sentis, les derniers comme les autres…


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À BOSC, À PARIS[2].
[Janvier ? 1785], — de Villefranche.

À vous, Monsieur le Parisien. Je suis tout aise de vous avoir trouvé ce nom-là : n’êtes-vous pas bien pimpant, bien frisé, tendant le jarret, dressant la tête, caressant le jabot, mystifiant tout le jour avec une voix de fausset, et

  1. L.a.s., 3 p. in-4o, n° 3544 de la collection Dentu, au catalogue de laquelle nous empruntons cet extrait. — et n° 4792 du Bulletin 64 de la maison Jacques Charavay, qui donne l’indication suivante : « Curieuse lettre où Madame Roland fait le récit de son voyage en Angleterre, puis un bel éloge de la constitution de ce pays ».

    C’est probablement cette même lettre qui a figuré, avec cette brève indication : « L.a.s à M. A. Gosse, janvier 1785 », sous le n° 721, dans la vente de la collection Brissot-Thivars, ancien préfet (6 avril 1854 et jours suivants, A. Aubry, libraire).

  2. Ms. 9533, autogr. — Publiée en 1864 par M. Dauban, Étude, etc. p. lxxvii. (Elle faisait alors partie des collections de M. J. Charavay.) M. Dauban, en transcri-