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pour lui prouver qu’il était plus glorieux et plus agréable d’être digne épouse et mère de famille respectable, même en ayant a parcourir dans ce genre une carrière laborieuse, que de rester fille ennuyée, et par ma foi, je crois que nous en viendrons à bout.

L’histoire du secrétaire est une petite comédie dont je te régalerai la première fois[1].

Limosin[2] ne vient pas, j’endève ; mais je t’aime comme tu sais[3].

    France, beaucoup plus âgé qu’elle, et qui la laissa veuve en 1788 avec deux enfants. (Voir Aug. Breuil. Introduction aux Lettres aux demoiselles Cannet, 1841 ; — Inventaire de la Somme, B. 168 et 275.)

  1. Voir la lettre suivante.
  2. Nom inconnu. Voir lettre du 24 août 1783.
  3. Ce billet est écrit sur la quatrième page d’une lettre du chanoine Dominique, adressée à Madame Roland, très affectueuse, et dont voici, quelques passages, intéressant le Beaujolais :

    Villefranche, ce dr juillet 1782.

    «… J’envoie à mon frère une lettre de M. Dessertines, notre avocat du Roi, pour le sr Cousin-Despréaux sur son Histoire de la Grèce ; il mettra l’adresse et l’enverra à Dieppe. Comme membre, il convient qu’il prenne part à toutes les relations académiques.


    « Je ne puis rien vous dire de ce pays, parce que rien n’y est agréable. Des banqueroutes immenses culbutent les princiales maisons de cette ville et les forcent à vendre pour un million d’immeubles, sans que le quart de leurs créanciers puisse être satisfait.

    « Les premières récoltes ont toutes manqué ; les secondes, sans espérance. Les chaleurs excessives depuis deux mois consécutifs dessèchent et la sève des arbres et la moëlle de nos os ; la grêle nous a fait des ravages incroyables et les maladies inséparables des circonstances commencent à régner violemment. Mon frère [Laurent Roland] a la fièvre depuis trois semaines. Je la crois cependant sur la fin [il mourut le 14 septembre suivant], et il est temps, car le squelette ne pourrait être plus sec. Ma mère est la mieux portante : en vérité, sa santé cause de la jalousie aux jeunes et fait envie aux vieillards.

    « Mme Galois me charge de vous dire bien des choses… »

    Mme Galois, dont il sera encore parlé dans une lettre du 16 mars 1785, était une parente des Roland, habitant Villefranche.